"Ré-apprendre la Confiance, enjeu de société"
Il était une fois un assortiment de créatifs galériens,
lire, ‘pas vraiment bien-nés’,
qui après 20 ans d'exploitation outrancière et de pillage de propriété intellectuelle,
par les seules structures persistantes de distribution de média,
décident de repenser tout le système.
Et parce qu'ils se rendent bien compte que ce sont TOUS les créatifs au sein de toutes les industries média qui se font exploiter et piller, nos galériens comprennent très bien
que l'enjeu n'est pas d'imaginer une martingale juste pour leurs pommes.
La seule différence réelle qu'on trouve entre artistes,
c'est qu'il y en a qui sont entretenus par les industries, qui les rémunèrent et les incorporent, juste assez …
pour qu'ils se sentent 'professionnels' et nourrissent la dynamique du ‘marché’ en place.
Et il s'agit d'une infime minorité.
Tout le reste des créatifs dans toutes les industries de média
vivent selon l'expression Anglaise,
"comme des chiens qui se mordent entre eux".
Chacun guettant le petit morceau de viande, prêt à gnaquer le/a voisin/e.
Les jobs sont tellement rares et les postulants tellement nombreux qu'il ne s'agit même plus d'une question de 'talent' ou de compétences.
C'est cette 'infime minorité' qui obtient par simple 'effet de relations',
et/ou par collection de diplômes, la quasi totalité des embauches.
Ne reste que les miettes pour lesquelles l'immense majorité des autres doit constamment
se battre.
Il y a moins de 10 ans de ça, on pouvait trouver sur Youtube
la vidéo de 2 autrices (à succès) bien Françaises,
qui se plaignant de ce que leurs maisons d’édition ne les rémunéraient pas assez, demandaient solennellement aux créatifs et artistes
de ne plus accepter des offres non-rémunérées
parce que cela contribuait à dévaluer leur propre taux horaire (!?!!!).
Ni plus ni moins que l'horreur suprême et inhumaine de l'état du marché des médias en France de nos jours :
Sachant que l'étape des dites offres est, en pratique,
obligatoire pour des créatifs sans relations mondaines,
cet appel au public équivalait à demander aux gens qui souhaiteraient en faire leur métier ... d'abandonner leur rêve pour que 'mesdames et messieurs les mieux nés pour ça',
puissent ajouter plus de beurre dans leurs pâtes.
Cela montre aussi à quel point la pression s'exerce d'en haut sur tous les acteurs y compris les privilégiés.
Même eux, au final, se retrouvent avec des trous aux caleçons.
C'est donc en tant qu'artistes, "d'en bas",
que notre assortiment de pas-bien-nés du début du texte
a pensé, cherché et fondé
la forme de structure la plus avantageuse, la moins contraignante et la plus bénéficiale
qui existe à ce jour en France *.
Une structure qui n'apporterait que des avantages et aucun inconvénient.
Et ceci fait, ils sont sûrs que
tous les autres artistes du monde entier vont enfin comprendre leur propre intérêt.
Et bien non !
Pas du tout, et bien au contraire.
L'exploitation et le pillage systématique par les producteurs traditionnels,
les maisons d'édition, les studios (etc...), durent depuis tellement longtemps,
sont devenues des pratiques tellement évidentes …
que 2 créatifs qui se rencontrent ne sauront parler que de ça tout en restant incapables
de s’entraider directement l'un avec l'autre.
Toutes les discussions entre créatifs professionnels 'non-oscarisés' ne tournent qu'autour de l'exploitation et du pillage par les compagnies qui les emploient.
Et pourtant, même en étant aussi semblables, d'accord entre eux
et unis dans le même combat,
les voilà incapables de se faire confiance entre eux.
C'est en partie dûe à l'habitude d'être dans une telle compétitivité les uns avec les autres
(pour les miettes donc).
L'habitude aussi on l'a vu, de se faire piller et abuser.
Sauf qu'il s'agit là précisément de ce qui ne va pas dans le système en place
et qu'il s'agirait de changer :
Que les créatifs puissent avoir plus confiance dans la mauvaise foi garantie
des grosses compagnies que dans les mains tendues des collègues qui leur offriraient assistance.
On préfère faire confiance à ceux qui sont sûrs de nous trahir et nous piller,
plutôt que de risquer de faire confiance à ceux qui se proposent, non seulement,
de ne pas le faire mais de nous aider encore plus avant.
Un effet absolument absurde que nous vous invitons tous, chers collègues,
à réfléchir logiquement.
Et tous de comprendre que :
1- la seule issue est une forme d'organisation
des créatifs eux mêmes pour eux mêmes,
autrement dit, et comme cela fonctionne dans d'autres industries,
une organisation en auto-gestion.
2- Que pour que ces nouvelles formes d'organisations puissent se lancer,
il nous faut apprendre ou réapprendre à se faire confiance entre nous mêmes,
les artistes et créatifs.
Apprendre à reconnaitre qui est le véritable adversaire.
En espérant que le message soit clair,
l’enjeu n’est pas tant de nous faire confiance et de nous rejoindre chez V.C.P.,
mais de nous organiser tous ensemble en structures auto-gérées…
Non-compétitives (attention !),
au risque de relancer le même genre de système
”dog bites dog”.
Reste que dans la logique d’un système auto-géré,
la moindre trahison ou le moindre mensonge détruirait toute la structure.
Donc c’est un système qui exige
une transparence de fonctionnement
et une honnêteté d’échange obligatoirement absolue.
* La remarque est factuelle.
Nous continuons de rechercher des structures, associatives ou autres, qui n’abusent pas
d’une manière ou d’une autre de ses artistes hébergés.
A ce jour, le fait est que nous n’en avons rencontrées aucune qui correspondent aux critères notamment de non-exploitation que nous nous sommes fixés,
sans même parler d’organisation en auto-gestion.
(se référer à notre “manifesto”, pour détails sur notre fonctionnement)